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DECEMBRE 1593. 54?
qué de leurs mains à l'aide de quelques survenans, comme il s'en retournoit fust guetté par Larue, qui arracha audit Godon la moitié de la barbe, et le frotta trés bien. A raison de quoy on décerna prise de corps contre Baudouin et Larue, suivant les informations qui en furent faites : lesquelles aians esté portées au duc de Maienne, dit qu'il vouloit qu'on cassast les informations, et qu'on les pendist tous trois, pour ce qu'ils valoient autant l'un que l'autre; et qu'il n'avoit autre chose que la teste rompue tous les jours des querelles de tels coquins. Ce neantmoins,' Godon ne laissa d'aller et se monstrer avec sa barbe à moitié faite; et Baudouin et Larue s'enfuirent, et gaingnerent le hault.
Le mardi a 8 de ce mois, les colonnels d'Aubra. (<), Marchant et Passart eurent leur congé, et leur fust fait commandement de vider et sortir la ville de Paris; auquel ils obéirent, et sortirent ce mesme jour, au moins Marchant et Passart. Le duc de Maienne envoia un Courtault (*) au colonnel Marchant, qui lui donna; et M. de Belin en donna aussi un à Passart, lequel aiant rencontré aux fauxbourgs, comme il s'en alloit, Lemoine l'eschevin, l'apela badault. Quand à d'Aubrai, il fust trouver le duc de Maienne pour lui parler ; mai* ne pouvant, parla à madame de Nemoux, à laquelle il fist ses plaintes et remonstrances, qui par belles paroles essaia de le contenter et appaiser, et toutefois lui conseilla de sortir et s/en aller. A quoi s'estant resolu, et aiant fait charger tous ses meubles pour partir le
(0 D'Autrui : Claude d'Aubray, secrétaire da Roy; il étoit colonel de son quartier. Les Seize le considéroient comme le chef des politiques de Paris. — (-) Un Courtault : c'est-à-dire nn cheval de COQ-TS6 de moyenne taille.
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